Qu’il est puissant le mot « impact ». Puissant par sa sonorité, claquant comme une porte sur les incisives, comme par l’imaginaire qu’il drague avec lui. Impact de balle, impact sur un terrain de rugby, impact sur un pare-brise de voiture. Certains réparent, certains remplacent.
Perçu comme un choc, il est déclencheur d’un changement d’état, d’effets, et d’influence sur une situation initiale. En somme un avant et un après.
Depuis quelques années, l’accélération et la puissance terrifiante des catastrophes climatiques permet de prendre conscience des effets – nous pourrions dire, sous forme de clin d’œil, des « impacts » de notre modèle de croissance enraciné dans le développement excessif d’une économie dite « capitaliste » et « extractiviste »
L’impact a des vertus s’il est au service d’une réparation des problèmes engendrés par notre modèle, s’il permet de modifier structurellement les modes coopération et de-siloter les organisations, changer les représentations sociales en créant une autre ontologie dans un souci de justice sociale et environnementale. L’une n’étant pas dissociable de l’autre.
Pourtant la confusion demeure concernant le volet intentionnel. Que faire avec son impact ? Le limiter sur l’empreinte carbone, ou l’accroître sur le volet social. Pourquoi choisir ?
L’an dernier nous avons décidé de mesurer l’impact d’Ashoka France sur son écosystème. Fruit de mois de discussions, de mise à plat de nos enjeux, de réflexion sur le choix d’une méthode adaptée à la mesure de notre impact systémique, nous allons pouvoir enfin livrer les résultats au second semestre 2023. Quels impacts d’Ashoka France sur l’écosystème de l’entreprenariat social ? Quels effets de la vision d’Ashoka France soutenue par les acteurs de l’éducation au changement sur les jeunesses ? Quels impacts d’Ashoka France sur les organisations philanthropiques ? Ce formidable outil nous sera précieux pour piloter notre stratégie et accroître les effets de nos actions à caractère systémique.
Depuis quelques temps, ce mot « impact » fait couler beaucoup d’encre côté Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE). Tellement d’encres que le terme RSE en a même été « impacté » devenant dans le langage courant Responsabilité Sociale et Environnementale.
Ce glissement de vocable a eu pour effet de hiérarchiser les deux responsabilités quand la solution est dans leur interaction commune. L’urgence à traiter la crise climatique capte toute l’attention qu’elle soit médiatique, politique, économique avec comme effet de renforcer cette catégorisation. Et les conséquences peuvent se faire sentir aussi bien dans les moyens de financements, qu’au sein des politiques d’entreprise, privilégiant un impact davantage que l’autre, hiérarchisant à nouveaux les solutions aux problèmes, quand ceux-ci sont relativement bien identifiés.
L’impact tel que nous le concevons doit être au service de l’intérêt général, pour le bien de tous, avec tous et tout, environnement compris.